SFR, largement dépassé par Orange et Bouygues Telecom dans le domaine de la couverture en 4G LTE ? Ce n’est pas ce que disaient les cartes de l’opérateur. Du moins pas avant leur mise à jour en fin de semaine dernière, réclamée par l’Arcep.
Selon Les Échos, l’Autorité de régulation des communications a demandé à SFR de revoir « la carte de couverture publiée sur son site web, afin de ne pas induire en erreur le public. » En cause, « un écart “important” entre la publicité et la réalité » de la couverture du réseau 4G LTE de l’opérateur au carré rouge.
La réalité, c’est que SFR n’a mis en service que 1 774 supports 4G LTE, alors que Bouygues en compte 6 105 et Orange plus de 6 500. Cela dit, le deuxième opérateur s’est d’abord et avant tout concentré sur la bande des 800 MHz, « fréquence en or » permettant de couvrir de larges zones avec un nombre réduit d’antennes (lire : 4G LTE : explications sur les bandes de fréquences).
SFR est donc en retard — il ne parle d’ailleurs guère que du nombre de villes couvertes, quand les autres opérateurs communiquent volontiers sur leur nombre d’antennes ou la progression de leur couverture de la population. Mais il n’est pas autant en retard que les chiffres de l’ANFR le laissent à penser et part sur de bonnes bases (contrairement à Free Mobile qui est handicapé par ses maigres attributions).
Reste qu’un opérateur qui lui est directement comparable comme Orange a mis en service deux fois plus d’antennes 800 MHz, et près de six fois plus d’antennes 2 600 MHz. Or, l’Arcep devrait annoncer dès jeudi soir la publication des résultats de son enquête de terrain au premier semestre. Et remonter très publiquement les bretelles de SFR au passage.
Passé sous le giron de Numericable, SFR devra faire en sorte de tenir les objectifs qui lui sont imposés : couvrir 25 % de la population en 2 600 MHz d’ici à octobre 2015, et 40 % de la population en 800 MHz d’ici à janvier 2017. Tout en subissant une enquête administrative sur sa couverture 3G, certes excellente (supérieure à 99 %), mais peut-être pas autant que l’opérateur le fait croire (99,3 %, ces trois petits dixièmes représentant des millions d’euros d’investissement).