Vous l'aurez peut-être remarqué, les cartes d'iPhoto pour iOS n'ont pas l'apparence traditionnelle de celles issues de Google Maps — et pour cause, Apple n'utilise tout simplement pas les cartes de Google Maps.
Une analyse simple avec un proxy HTTP montre que toutes les cartes proviennent directement des serveurs d'Apple, en l'occurrence
gsp2.apple.com
. À chaque fois que vous déplacez la carte, iPhoto adresse une requête au serveur en clair, sous la forme d'une simple URL à paramètres (http://gsp2.apple.com/tile?api=1&style=slideshow&layers=default&lang=[code-langue]&z=[Z]&x=[X]&y=[Y]&v=9
). Le résultat est une image JPG, celle qui s'affiche dans l'application.
Cliquez pour agrandir et voir les résultats. Dans la colonne de gauche, tous les serveurs contactés par notre iPad. Chaque déplacement de la carte équivaut à une requête à
Le jeu de données ne provient pas d'Apple : étant donné l'extraordinaire difficulté à construire une base mondiale, il est exclu qu'il s'agisse d'une solution maison. La firme de Cupertino a certes acheté plusieurs sociétés spécialistes de la géomatique (Placebase, Poly9, C3 Technologies), mais ces sociétés sont de taille modeste et ont des compétences limitées (non pas la collecte de données, nécessaire ici, mais plutôt la modélisation et la représentation). Les données proviennent d'OpenStreetMap, la carte coopérative libre, du moins hors des États-Unis. À l'intérieur des États-Unis, il est possible qu'Apple utilise les données de l'U.S. Geological Survey, une agence gouvernementale dont le travail est reconnu.
Pour certains éléments, Apple se fournit chez d'autres partenaires : le géocodage inverse, l'opération consistant à retrouver une adresse postale à partir d'une position GPS, semble provenir de Google. Ce sont les quelques erreurs de Google qui fournissent d'ailleurs la même preuve : iPhoto pour iOS associe la position des photos prises à la rédaction d'iGeneration à la mauvaise adresse, qui est la même que celle choisie par Google dans ce cas.
gsp2.apple.com
.77-82 rue Jaboulay, c'est l'adresse de la rédaction selon Google. iPhoto pour iOS donne cette adresse pour les photos prises à la rédaction, OpenStreetMap n'a pas cette donnée.
Apple ajoute au-dessus de tout cela sa propre représentation. L'ensemble, publié sur GeoCommons par des utilisateurs, n'est pas suffisamment précis pour de la navigation, mais suffit pour la localisation de photos. Bref, Apple a conçu avec iPhoto pour iOS sa propre solution, à partir de divers éléments en interne et en externe : après Facebook ou Foursquare, c'est un nouvel acteur qui met à mal l'hégémonie de Google dans le domaine.