Le sort de la plupart des applications est peu enviable. Elles ne servent qu'une poignée de fois, quand l'utilisateur n'oublie pas de les ouvrir une fois téléchargées. Localytics, spécialisé dans l'analyse et le marketing pour les apps mobiles, scrute régulièrement les données recueillies au sein des 25 000 logiciels dans lesquels ses solutions sont installées. Il en ressort que le pourcentage d'apps qui ne sont ouvertes qu'une seule fois s'est établi à 20% entre septembre 2013 et mi mars 2014. Un logiciel sur cinq donc, un taux qui peut paraitre énorme, mais qui l'est finalement moins qu'il y a quatre ans, où plus d'une app sur quatre (26%) n'étaient ouvertes qu'une seule fois.
À l'autre bout du spectre, 30% des apps sont utilisées plus de 11 fois, contre 26% en 2011. L'« engagement » des utilisateurs est donc plus élevé en 2014, un signe que les éditeurs et développeurs prennent mieux en compte les besoins des possesseurs de terminaux mobiles. Les utilisateurs de la plateforme Android sont 45% à utiliser une app plus de 11 fois (35% pour iOS), tandis qu'ils ne sont que 16% à ne l'ouvrir qu'une fois, contre 23% sur iOS.
Localytics tente une explication à ce différentiel : les terminaux Android étant de formats plus variés que les appareils iOS, leurs utilisateurs s'en serviraient plus volontiers et plus régulièrement pour les jeux et la consultation de l'actualité; la « rétention » de ce type d'apps, qui font partie des catégories les plus populaires, serait donc supérieure. Les possesseurs d'iPhone et d'iPad téléchargeraient quant à eux trop d'applications qui se noieraient dans la masse : difficile de retenir l'attention d'un utilisateur qui a sous les doigts un tel choix.
Malgré tout, dans sa globalité, le marché des applications mobiles approche d'une certaine maturité. Il commence à se structurer de manière plus rationnelle grâce aux efforts des développeurs pour mieux coller aux désirs de la clientèle.