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Témoignages : le bilan de votre switch d'iOS à Android

Florian Innocente

samedi 21 novembre 2015 à 18:19 • 195

Android

Quelles sont les raisons qui peuvent amener un utilisateur rompu à l'iPhone à le quitter au profit d'Android, et comment s'est passé ce switch ? C'était l'objet de notre appel à témoins qui a vu plusieurs de nos lecteurs raconter - souvent avec force détails - les bons et les mauvais côtés de ce changement de plateforme. Certains sont rentrés au bercail, mais pas tous.

La qualité matérielle de l'iPhone, une certaine cohérence dans l'interface et le comportement des apps et l'écosystème d'iOS sont des avantages certains et concrets. D'ailleurs, Tim Cook, depuis quelques trimestres, ne manque jamais de dire qu'une part importante des ventes d'iPhone se font auprès de clients Android. Le système de Google a pourtant des atouts à faire valoir : d'abord des terminaux variés et dans toutes les gammes de prix, ensuite cette sacro-sainte liberté de bricoler son système comme on l'entend, sur la forme comme sur le fond. Ces deux arguments sont maintes fois revenus dans ces témoignages.

Pourquoi je pars

Tout d'abord, pourquoi vouloir quitter l'iPhone et iOS alors qu'Apple enchaîne, trimestre après trimestre, des ventes toujours supérieures aux précédentes ? Pourquoi partir d'une plateforme qui ne souffre ni d'une absence d'applications comme Windows ni d'une hémorragie de ses utilisateurs comme BlackBerry ?

Il peut y avoir la simple curiosité et l'envie de posséder un système bien plus malléable. huexley a changé de plateforme alors qu'il travaillait comme Genius à l'Apple Store de Genève. Plutôt que d'être obligé sans cesse de débrider son iPhone pour l'améliorer, il a opté pour Android et un Galaxy S3.

reno732, de son côté, a choisi un Sony Xperia Z3 il y a deux mois, sur un coup de tête. C'est une panne de Mac qui l'a agacé et lui a fait quitter Apple pour le téléphone. L'iPhone 6 Plus d'aurelien0705 est mort noyé, il est alors passé sur le nouveau Galaxy S6 après 6 ans d'iOS : « Le facteur numéro 1 qui m'a poussé à envisager de passer sur Android c'est le prix. Apple exagère à mon humble avis. Surtout cette année avec les augmentations des prix en euros et le fait que les 16 Go restent au catalogue. On est poussé à acheter 64 Go ».

Samsung Galaxy S6

L'un des modérateurs de nos forums, Bompi, fait régulièrement la navette entre iOS et Android. Il est aujourd'hui sur un iPhone 5c mais il envisage son avenir sur Android et peut-être même de quitter le Mac dans un second temps : « tarifs toujours en hausse, pingrerie toujours accrue (voir le récent coup des SSD pour les iMac) ». Il est vrai qu'avoir ses principales apps présentes à l'identique sur iOS et sur Android peut faciliter grandement l'opération, les données suivront le mouvement. C'est un avantage d'avoir ces deux plateformes à de tels niveaux, les éditeurs peuvent difficilement ignorer l'une ou l'autre.

Lorsque Bompi mentionne la question budgétaire (il n'a pas été le seul) il ne vise pas seulement le coût du neuf, mais celui de l'occasion aussi. C'est un avantage pour celui qui vend, un peu moins pour celui qui espère réaliser de très bonnes affaires : le prix d'un iPhone ne s'effondre pas même après l'arrivée d'une ou deux nouvelles générations :

À terme il est probable, qu'à mon grand regret, une fois mon 5C hors service, je quitte définitivement iOS pour ce qui concerne la téléphonie : les appareils sont beaucoup trop chers et ne rentrent pas dans le budget que je considère convenable pour un téléphone. Tellement chers que même les appareils N-2 d'occasion en très bon état (par exemple le 5s aujourd'hui) dépassent ce même budget. La pingrerie d'Apple en matière d'espace ne fait que renforcer ce sentiment.

En 2012, Arnal voulait un nouveau téléphone pour remplacer son iPhone 3GS, il devait être abordable et avec un grand écran. À l'époque, Apple n'avait rien à offrir, il s'est donc tourné vers un Galaxy Note 2 à l'écran de 5,5".

C'est le nouvel iPhone 6s qui a donné à PBlanco l'envie de revenir… sur Android. Il dit avoir connu tous les iPhone et utilisé plusieurs de ses concurrents : « LG G2, LG G3, Samsung Galaxy S4, HTC One mais également Nokia Lumia 920 et Lumia 930. J'ai beaucoup aimé ces appareils, cependant je suis toujours revenu vers les iPhone. Pourquoi ? iOS ! » un système qu'il trouve plus intuitif, plus simple qu'Android et bien sûr infiniment mieux loti en apps que Windows.

Cependant, le dernier iPhone l'a agacé : « j'ai été déçu du produit… Rajouter deux-trois fonctions, changer un capteur photo (sans en changer l'optique, une aberration pour moi qui pratique la photo), réduire la capacité de la batterie… Continuer à proposer un stockage d'entrée de gamme à 16 Go, pour forcer les gens à passer non plus à 32 mais à 64 Go… » sachant qu'en outre, cette petite capacité est conservée alors que l'enregistrement 4K est ajouté.

« Alors pour la première fois, non pas pour des questions de possibilités de personnalisation, j'ai souhaité voir ce qui se passait en face. », poursuit PBlanco qui s'est équipé d'un modèle de bon niveau et susceptible de durer, le Galaxy S6 Edge de 128 Go.

Pour Simodul, c'est un travail transfrontalier qui l'a amené à confier son iPhone 5s à son épouse tandis qu'il allait sur un téléphone Android à double carte SIM : « J'ai choisi un Wiko Stairway de 5". J'étais vraiment enthousiaste à l'idée d'avoir un téléphone "gratuit", et d'essayer Android dont on m'avait dit beaucoup de bien et dont je lisais et j'entendais qu'il faisait maintenant jeu égal avec iOS ».

Wiko Stairway

Cette absence d'un iPhone capable de gérer deux cartes SIM est revenue quelques fois dans les commentaires, chez des utilisateurs travaillant des deux côtés d'une frontière. Ainsi MiRouf, qui jonglait avec 3 SIM pour les usages perso et pro entre la France et la Belgique, a testé quelques mois un Nokia Lumia avant d'acheter un Moto G 2014.

Les joies d'Android

Une fois équipés d'un téléphone Android, une bonne part de ces utilisateurs s'est prêtée au jeu de la personnalisation de son interface. Une liberté qui fait encore cruellement défaut à certains endroits d'iOS (essayez de remplacer Safari ou Mail, ou tout bonnement de supprimer des apps Apple) tandis qu'elle est en progrès ailleurs, comme les widgets de l'écran "Aujourd'hui" (lire aussi Apple réfléchit à un moyen de retirer certaines apps préinstallées).

« Les premiers temps ont été plus que sympas, un écran magnifique. » se souvient Arnal à propos de son Galaxy Note 2 dont le grand écran de 5,5" n'avait pas encore de concurrent chez Apple « La facilité déconcertante de lire des vidéos HD (imaginez les séances de ciné dans le train), la possibilité d'agrandir la taille de la mémoire interne pour 3 francs 6 sous, bref, le bonheur ».

« On peut tout changer » s'exclame aurelien0705 propriétaire d'un Galaxy S6 « launcher, icônes, effets, police, etc. On peut placer les apps comme on veut sur son écran. Ajouter des widgets. Choisir son app de SMS parmi toutes celles sur le Play Store […] plus de dépendance à iTunes. Des services Google tout aussi bons qu'iCloud, la LED de notifications et surtout, le prix : 500 € pour mon S6 de 32 Go contre plus de 800 € pour un 6s de 64 Go. »

PBlanco s'est extasié sur la qualité de fabrication de son Galaxy S6 Edge « qui n'a rien à envier à Apple », sur son écran Samsung « magnifique » ou encore à propos des images produites par son appareil photo « Le tout pour moins cher qu'un iPhone 6s 16 Go ! ». Un Samsung devenu plus accessible encore, ce modèle de 128 Go est passé de 1 060 € à 700 €. Les moqueurs y verront la volonté de Samsung de soutenir ses ventes face aux nouveaux 6s. Pour les autres, c'est surtout une bonne affaire, s'équiper d'un haut de gamme pour moins cher, là où l'iPhone 6s à 128 Go coûte presque 1 000 €.

iPhone 6 et Galaxy S6 Edge

PBlanco raconte un déménagement de ses données sans heurts — merci les apps fonctionnant avec le nuage — et il a trouvé son bonheur dans les équivalents aux services d'Apple pour la musique et les photos : « J'ai transféré toute ma bibliothèque musicale sur mon téléphone (ben oui, j'ai la place maintenant !) et mes photos sur Flickr, qui est gratuit contrairement à Apple ». En définitive, il a refait connaissance avec un Android qui a beaucoup et bien évolué « C'est joli, c'est rapide, c'est puissant. Je peux faire tout ce que je faisais avant et même plus grâce à l'absence des limitations imposées par Apple ».

« Le premier point qui me fait rester sur Android c'est que mon téléphone est à moi et uniquement à moi. » détaille huexley, autre modérateur de nos forums, qui a travaillé au Store de Genève « Il est totalement personnalisé et correspond à 100% de mes besoins ».

Les couleurs que l'on change, les widgets que l'on dépose où l'on veut et dont on choisit la forme et le contenu, les icônes que l'on peut masquer ou au contraire répartir librement sur son écran sans que l'OS ne vous force à une disposition qui lui convienne à lui… Android n'est pas aussi autoritaire qu'iOS.

Quand bien même Samsung semble représenter à lui seul le monde Android dans le classement des poids lourds du secteur, les clients peuvent aussi sortir des sentiers battus avec une offre assez large dans les marques : « Je peux faire en fonction de mon budget et de mes envies, une meilleure batterie ? Un écran plus grand ? Un appareil photo qui "déboite", qui soit meilleur en jeu, etc. Les choix sont vraiment immenses et quand je prends un téléphone je n'ai pas l'impression de subir les lubies d'un seul constructeur ».

Lemmings et ghaleon111 décrivent eux aussi leurs envies de personnalisation, de pouvoir changer de clavier (ce qu'Apple a autorisé depuis son avant-dernier iOS, ndlr), de navigateur (ce qu'Apple empêche de faire complètement, ndlr), de logiciel pour les SMS, le bouton de retour en arrière, les transferts de fichiers aussi souples et simples que sur un ordinateur. « Je reste sur iOS pour les apps et les jeux de mon iPad, mais en smartphone, je ne pourrais pas revenir sur iOS », assure ghaleon111.

L'un de nos lecteurs québécois, lecter2508, qui avait troqué son iPhone 5 à la batterie défaillante pour un Galaxy S6 s'est lui aussi enthousiasmé par la capacité à pouvoir changer tout ou presque dans Android et ses apps. Il en fait un très long récit, qu'il est rigoureusement impossible de résumer ici. Mais en gros, si l'on commence à dérouler la pelote des modifications de réglages et de personnalisations permises par Android, on peut s'embarquer dans un très long voyage.

Moto G (2014) — crédit : Tabtec

Ce critère d'une autonomie jugée meilleure sur Android a été avancé par quelques uns, dont MiRouf, ce lecteur qui a opté l'an dernier pour un Moto G, le milieu de gamme de la marque :

Je reconnais que mon smartphone est moins "puissant" qu'un iPhone, mais quand même, quel plaisir d'avoir un smartphone avec lequel l'autonomie n'est pas un problème. J'ai pourtant un usage intensif (je suis journaliste, souvent sur le terrain pendant de longues heures avec le besoin d'être connecté) mais je ne dois que très rarement effectuer une recharge rapide avant la fin de la journée. La semaine dernière, après avoir couvert une manifestation, un collègue sur iPhone a voulu comparer la batterie restante (il a dû basculer vers 17h sur une coque avec batterie intégrée). Avec un usage plus ou moins similaire, les deux téléphones ayant été débranchés vers 7h du matin, il ne lui restait plus rien alors que j'étais encore à 52 %.

Ceux qui reviennent, ceux qui restent

Pour quelques-un de ces lecteurs, c'est cette matière molle qu'est Android, que l'on peut manipuler selon son bon plaisir, qui leur donne envie de rester sur cette plateforme. Pour d'autres, elle a fait ressortir des souvenirs Windows, quand elle ne les a tout simplement pas renvoyés vers iOS.

« 6 mois plus tard, les premières fausses notes ont commencé à apparaître a constaté Arnal qui s'était tourné vers un Galaxy Note 2 pour succéder à son iPhone 3GS : « Trop de tweak tue le tweak ! ». C'était exactement pour cette raison qu'il avait quitté un Windows très bidouillable pour un OS X plus restrictif : « Je me suis mis à bidouiller mon téléphone, installer 3 lecteurs audio différents pour pouvoir lire le FLAC, le Wave, le MP3, tweaker la fréquence du processeur, tweaker ceci, cela, bref… ça ne ressemblait plus à rien ». Le matériel n'était pas mauvais (si ce n'est un appareil photo annoncé à 12 mpx mais pas si bon dans les faits) mais la « partie logicielle reprenait tous les travers d'un windows XP ». En définitive, Arnal est revenu chez Apple avec un iPhone 5.

Plus récente, l'expérience de reno732 avec son Sony Xperia Z3 a aussi tourné court pour plusieurs raisons. Il y a eu par exemple le SAV en Apple Store sollicité pour l'iPhone de son amie qui a été prompt à lui changer son téléphone alors que Sony a mis 1 mois et demi pour remplacer simplement un écran brisé.

Sony Xperia Z3 — crédit : Forbes

reno732 parle ensuite de la facilité à travailler avec les différentes versions de GarageBand et d'iMovie sur les plateformes d'Apple. Une illustration de la synergie offerte entre iOS et OS X :

J'enregistre des pistes de guitare avec mon iPhone, je réécoute sur mon iPad et j'ajoute d'autres séquences sur mon MacBook. Mes projet sont synchronisés. De même pour iMovie, je commence le montage sur l'iPhone et je finalise en général sur le MacBook. […] Même si le Z3 était bien je me disais qu'avec un grand écran je ferais tous les montages sur le téléphone, mais ce n'est pas possible, je n'ai rien fait, aucun montage de vidéos de week-end, pas de prise de notes musicales. J'ai passé beaucoup de temps à configurer, tester, personnaliser, au détriment du reste. […] Quand j'ai vu combien il fallait rajouter pour tout un tas d'applications ça gonfle le prix du terminal.
GarageBand pour iOS et OS X

L'adaptation à un nouvel environnement peut très bien achopper à cause de détails, de petites choses dont on ne se rendait même plus compte de leur importance. Simodul avait été obligé de passer sur Android et il avait jeté son dévolu sur un Wiko Stairway à 240 € pour rester dans le budget alloué par son employeur.

Qui aurait cru que l'intensité lumineuse minimale d'un écran était une caractéristique importante ? Là, je me crève les yeux quand je lis les dernières nouvelles de MacG avant de dormir. De même pour l'intensité minimale du son dans les oreillettes (je dois jouer de l'équaliseur pour épargner mes oreilles). Ou le volume maximal du haut-parleur. Le GPS est pourri et commence à marcher 15 minutes après le départ. Bref, la qualité me manque. Je ne dis pas qu'elle n'existe que chez Apple, mais Apple ne m'a jamais déçu sur ce point.

Il mentionne ensuite le système des permissions par lots réclamé par les apps « Parfois, certaines mises à jour demandent l'accès à des fonctions, sans que l'on sache si l'on voudra se servir de la fonctionnalité correspondante dans l'application. Sur iOS, on peut refuser au cas par cas pour chaque accès ». Précisons qu'avec Android 6 Marshmallow lancé cet automne, le mécanisme de ces demandes a changé et qu'il s'est calé sur celui d'iOS avec des requêtes au fur et à mesure des nécessités.

Simodul cite ensuite l'impossibilité de mettre à jour son modèle au delà d'Android 4.2.2 et des fonctions qu'il avait appris à apprécier sur son 5s comme Touch ID. Résultat, il retourne sur iOS dès qu'il le peut « Je sais que mon cas est particulier car j'ai tapé dans le milieu-bas de gamme Android. Peut-être mon témoignage aurait-il été différent (notamment pour la partie hardware) si j'étais passé à un très bon Nexus ou Galaxy, mais je ne pense pas ».

Un constat désabusé qu'a fait ipfix à propos de son Galaxy S3 acheté à l'époque en remplacement d'un iPhone 4 volé.

Quand Google sort un nouvel OS censé être économe en ressource (j'ai oublié le nom), j'apprends que mon téléphone vieux de 6 mois n'y aura pas le droit. Il est déjà obsolète en 6 mois et ne sera plus mis à jour. Quelques mois plus tard, je profite d'une offre pour un iPhone 5 que j'ai toujours et qui tourne encore à merveille sous iOS 9. Cerise sur le gâteau, telle fonction se trouve au même endroit quel que soit le logiciel, pas besoin d'apprendre comment fonctionne chaque application. Mon switch aura duré 1 an environ mais je préfère la cage doré Apple à l'enfer Android

Dans son long témoignage, lecter2508 liste les nombreux points d'achoppements dans sa découverte d'Android. Il était épaté au départ par la facilité avec laquelle il pouvait tout modifier ou presque sur son Galaxy S6 Edge pour l'adapter à ses goûts, jusqu'à s'y perdre et ne plus faire que cela si l'on se prend trop au jeu :

Pour résumer, sur Android, il y a une liberté totale, tout est paramétrable, configurable. Mais selon moi cela crée un double problème : quel paramètre ou réglage est fautif en cas de bug ? C'est un peu la chasse au trésor et ça peut durer parfois longtemps.

En deuxième point de contentieux avec Android il s'attarde sur le fonctionnement et la navigation dans les apps iOS qu'il juge plus homogènes d'un logiciel à l'autre. Ce que l'on a appris dans une app vaut dans une autre :

Cette uniformité est un des mécanismes les plus appréciables d'iOS. Peu importe ce que vous installez sur votre téléphone, on retrouve des mécanismes semblables, ce qui facilite énormément l'utilisation et la rend intuitive. Le coté purement esthétique des applications est aussi un point important pour moi. Sur iOS, prenez l'application Messages, les couleurs fonctionnent, rien ne jure : le clavier, les bulles de texte, tout est cohérent. Regardez maintenant l'application de messagerie Android. Sur un Nexus ça change de couleur en fonction du correspondant, on peut se retrouver avec du rose. Sur un Samsung c'est jaune avec des bulles de conversation de deux couleurs différentes.

lecter2508 est revenu de son expérience et de cette facilité de personnalisation : « Finalement, je trouve que l'aspect customisation est un mirage : il est vrai qu'il est possible de changer une application qui ne convient pas pour une autre, mais à chaque fois cela induit des bugs ou des fonctionnements erratiques sur des choses aussi banales qu'une application de SMS ». Il a donc revendu son S6 et acheté un iPhone 6s de 64 Go, certes moins flexible dans les réglages, mais il conclut : « J'ai des besoins simples et iOS répond à ces besoins là ».

Pour sa part, MiRouf, qui avait achevé 5 années sur iOS par l'achat d'un Moto G, n'a aucune envie de revenir en arrière :

Avec mon smartphone acheté 150 euros je fais 98% de ce que je faisais avec mon iPhone. La seule différence pour moi est la qualité de l'appareil photo (en photo et vidéo) et un peu la fluidité d'utilisation. Est-ce que les 2% manquants justifieraient 600 euros supplémentaires ? Pour moi c'est clairement non. D'autant que j'ai également un port micro-SD, et donc un stockage évolutif.

Alors oui, son téléphone n'est pas toujours aussi fluide qu'un iPhone (ce constat de lags dans Android même sur un terminal haut de gamme comme le S6 est revenu à quelques reprises), le manque de RAM se fait sentir et il y a plus de pubs dans les apps (autre grief lu parfois). Tout cela est « assez rare mais suffisamment présent pour se faire remarquer » écrit MiRouF, sauf que « pour le prix payé c'est acceptable. Je regarde toujours les iPhone, parfois avec envie, mais plus rien ne peut pour moi justifier une telle somme pour un smartphone. Mes prochains téléphones seront des Android, le Moto X Play me fait de l'œil ».

MiRouF se dit aussi lassé après 11 ans passés avec Apple : « Trop élitiste dans son image, trop arrogante. Ce n'est pas forcément une histoire de prix, c'est certes cher mais ça l'était également avant. C'est juste que je ne m'y retrouve plus, je n'aime plus l'image d'Apple ».

huexley, notre technicien spécialisé dans les produits de la Pomme, ne compte pas revenir sur iOS : « J'ai pris mes marques sur Android et je m'y sens bien ». Il va peut-être tenter l'aventure avec Windows 10, sinon ce sera peut-être le nouveau Nexus 6P, apprécié par la critique. Il n'a en définitive que quelques regrets de son utilisation d'iOS :

Ce qui me manque du monde Apple c'est une gestion simplifiée des sauvegardes (il y a encore du boulot sur Android sans avoir à mettre les mains dans le cambouis) ; le suivi des mises à jour plutôt aléatoire pour ne pas dire pire selon les constructeurs. Mais ce n'est pas forcément négatif et peut rentrer dans la case "critères d'achat". J'ai nombre d'utilisateurs iPhone qui regrettent leur mise à jour iOS tant leur téléphone est devenu lent, et là, ils n'ont pas vraiment le choix.
Nexus 6P

PBlanco aussi reste sur son Galaxy S6 Edge après avoir fait de multiples allers et retours entre les deux plateformes : « Je garde un oeil sur les iPhone car je reste "amoureux" de la marque. Mais ces derniers temps, je trouve que leurs produits n'évoluent que peu — sauf le MacBook 12" Retina que je trouve génial et avec lequel j'écris — et j'attends vraiment de leur part un peu moins de mesquinerie », en particulier ces 16 Go sur les iPhone 6s flambant neufs qu'il n'a pas digéré.

« Mon prochain appareil sera très certainement un Nexus 5X » écrit Lemmings qui utilise Android avec son Nexus 5 mais qui a développé sur iOS et donc bien pratiqué les iPhone en parallèle :

Aujourd'hui, choisir entre un Android et un iPhone est plus difficile que jamais tant les deux systèmes offrent des possibilités proches. iOS a énormément évolué et pour beaucoup rattrapé son retard fonctionnel sur Android sans toutefois le rattraper sur certains points. A l'opposé, Android a toujours quelques défauts telle que la sauvegarde complète de l'appareil qui manque, ou parfois un certain manque de cohérence. Ainsi Google ne cesse de changer son fusil d'épaule sur certains points. Hangouts était LE client SMS d'Android 4, l'application Messenger a pris le relais même si on peut toujours utiliser l'autre… Bref, on ne sait jamais trop quelle est LA solution. Ce qui peut dérouter quelqu'un qui arrive d'iOS où le choix est vite fait car unique.

De son côté, Lemmings tempère les craintes autour de la sécurité d'Android qui pourrait en inquiéter. Il y a des règles simples à appliquer, dit-il, comme de télécharger depuis le Play Store et d'éviter de chercher à installer des apps piratées. Pour aller dans son sens, on a vu que sur iOS, l'App Store officiel n'était pas exempt de risques non plus (lire XcodeGhost S : la menace fantôme de retour). On pourrait ajouter qu'en optant pour des Nexus on a toutes les chances d'être servis les premiers lors de mises à jour de sécurité majeures.

Conclusion

La longueur de beaucoup de ces témoignages montre que passer d'iOS à Android est relativement simple : les terminaux sont souvent plus abordables, pas moins efficaces si l'on prend du bon matériel et beaucoup d'apps existent sur les deux plateformes. Cependant, on s'habitue plus vite qu'on ne le pense à des gestes tout simples, à un univers visuel, ou même à une palette de couleurs. Ca ne tient pas à grand chose parfois, que ce soit d'un côté ou de l'autre. On a pu voir que le fait même d'avoir trop de liberté peut être perçu comme contre-productif et déstabilisant.

Mais on voit aussi que certains se montrent ravis de leur migration. Dès lors qu'on accepte ce qu'une plateforme vous offre, ses qualités comme ses défauts. Ainsi que le résume aurelien0705 passé sur un Galaxy S6 : « Il n'y a plus l'iPhone et les autres derrière. Son écosystème le distingue encore mais LG, Sony ou Motorola font de très bons smartphones, voire meilleurs pour moins cher. C'est donc une question de préférence et de volonté aussi d'accepter de se faire un peu violence en sortant de son confort acquis depuis plusieurs années. Mais cela peut vraiment valoir le coup ». L'intégralité des réponses à cet appel à témoins est consultable ici et vous pouvez continuer d'y relater votre propre expérience.

Note : Plusieurs personnes ont constaté à quel point elles étaient devenues dépendantes des iMessages pour leurs communications. À ce sujet, il faut lire cette fiche technique d'Apple qui explique comment quitter iMessage pour revenir sur les SMS. D'autres ont conseillé les apps PushBullet pour gérer depuis son Mac les SMS et notifications reçues sur son téléphone ainsi qu'AirDroid pour les transferts de fichiers depuis et vers OS X.

Source : Forum iGen

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