Le magasin d’applications Android d’Amazon n’a jamais vraiment prospéré à l’ombre du magasin officiel, le Play Store de Google. Le distributeur ne lâche pourtant rien et lance avec sa nouvelle application Underground une initiative étonnante. Cette application, qui se présente sous la forme de la vitrine classique d’Amazon, contient en plus de nombreuses apps et jeux « vraiment » gratuits, comme l’explique l’entreprise sur le site web de l’opération.
Et par gratuit, Amazon entend proposer au téléchargement des applications auparavant payantes ou financées par des micro-paiements. On trouve ainsi djay 2 (2,99 € sur le Play Store), OfficeSuite 8 (10,72 € en temps normal), ainsi que des jeux (Star Wars Rebels, Angry Birds Stella…) dans lesquels il faut habituellement payer pour de l’énergie supplémentaire ou des bonus. Chez Amazon Underground, tout est gratuit.
Comment s’est donc débrouillé Amazon pour faire sauter les barrières tarifaires et en faire profiter ses clients ? Le distributeur rémunère les éditeurs selon le temps passé par l’utilisateur sur chaque application ou jeu. Ce temps est calculé en minutes, sans qu’on sache comment techniquement Amazon procède au décompte, ni combien cela rapporte au développeur, et encore moins si Amazon gagne un kopeck dans cette opération.
On a cependant une petite idée du modèle économique : durant l’installation d’Underground, l’app réclame un accès très large aux capteurs du smartphone ; elle demande ainsi la possibilité d’envoyer et de recevoir des SMS, de voir les contacts, d’ajouter ou de supprimer des comptes, de modifier ou supprimer le contenu de la mémoire USB, de prendre des photos ou des vidéos… Bref, il semble évident qu’Amazon exploite le maximum de données confidentielles du consommateur qui, plus que jamais, est le produit. Par ailleurs, il est impossible de lancer une app téléchargée depuis Underground après avoir supprimé l’application d’Amazon.
Quoi qu’il en soit, cette offre a tout d’une bonne affaire pour l’utilisateur, qui devra toutefois télécharger et installer Underground loin des fourches caudines du Play Store : Google n’autorise pas une application qui offre du contenu dans sa propre boutique. De même, on n’est pas prêt de voir une telle initiative sur iOS, où Apple interdit les magasins alternatifs d’applications. Amazon précise enfin qu’il s’agit d’un « programme à long terme et non d’une promotion exceptionnelle ».