Europe : le projet de « Chat Control » est renvoyé à plus tard

Florian Innocente |

Le conseil de l'Union européenne a décidé de reporter l'examen d'un texte sur le filtrage de messageries instantanées à la recherche de contenus pédocriminels.

Un accord n'a pu être trouvé sur cette question et en l'absence d'une majorité, elle a été retirée de l'agenda des discussions. Le projet de loi, surnommé "Chat Control", rédigé par la Belgique, a été reporté à une date indéterminée. En juillet, la présidence du conseil sera confiée à la Hongrie qui est apparue plutôt conciliante avec cette idée d'une possible surveillance de masse.

La salle du Conseil de l'Union européenne. Image Tauno Tõnk.

Depuis le début 2022, la Commission européenne a proposé une surveillance de tous les échanges transmis par des messageries instantanées. Depuis l'envoi du message qui verrait immédiatement son contenu passé au crible à la recherche de contenus dommageables pour des mineurs. Cela a été surnommé "l'upload moderation" par ses promoteurs, en quête d'une appellation qui évite la notion de surveillance. La Belgique, qui assure actuellement la présidence du conseil, est particulièrement désireuse de mettre en place une telle analyse des contenus en amont de leur envoi.

Plusieurs boucliers se sont levés au sein d'associations ou d'éditeurs de logiciels, avec toujours cette crainte qu'une telle loi ne fasse qu'affaiblir les systèmes de chiffrement. Meredith Whittaker, la présidente de Signal, a par exemple menacé de retirer l'app du sol européen si une telle mesure voyait le jour.

Même son de cloche chez Threema qui s'inquiète d'une telle perspective qui s'apparenterait ni plus ni moins à une surveillance massive des communications des citoyens. Avec les risques que cela suppose sur la sécurité des apps, les risques d'erreurs d'analyse et les possibles abus.

L'avenir de ce texte est incertain à ce stade. La nouvelle présidence hongroise doit se mettre en place tandis que le parlement européen était pour sa part opposé à toute velléité de toucher aux messageries chiffrées de bout en bout. Le conseil, qui représente les États membres, et le parlement, qui représente les citoyens, ont jusqu'à avril 2026 pour trouver une position commune rappelle StackDiary. Après cette date, les réseaux sociaux, qui ont toute liberté aujourd'hui d'assurer eux-mêmes leur modération, n'y seront plus tenus.

avatar TiTwo102 | 

Juste le fait d’imaginer que des dirigeants veulent mettre en place ce genre de surveillance de masse alors que le scandale révélé par Snowden date d’à peine plus de 10 ans… c’est incroyablement flippant. Vraiment.

Ça critique les états totalitaires comme la Chine et la Russie à longueur de journée, mais s’ils en avaient la possibilité, certains ne se priveraient pas une seule seconde de faire pareil.

avatar TDBI | 

@TiTwo102

RN compliant 👍

avatar oomu | 

ha vous faites bien d'en parler de Snowden

il s'agit aussi pour les politiciens de rendre impensable un snowden 2 (et autre assange... mouahhaha, haa, qu'est ce qu'on se marre...)

déjà, il suffit de voir le sort fait aux moindre "lanceur d'alerte", et comment les lois pour "protéger les lanceurs d'alertes" sont bardés d'exceptions et suffisamment subtiles pour vous mener direct en prison si vous dénoncez un trafic d'eau de source coupée avec n'importe quoi.

avatar DahuLArthropode | 

@TiTwo102

"Ça critique les états totalitaires comme la Chine et la Russie à longueur de journée"

Et ça fait bien!
Justement, il existe ici un processus d’examen contradictoire qui permet d’accepter ou de rejeter de telles dispositions.

avatar hiroko | 

La pire fausse bonne idée depuis que l'Europe existe... heureusement qu'il y a la minorité de blocage ! surtout que les algorithmes ne sont pas accessibles au public ni à la communauté scientifique, et que le projet ne prévoit aucune obligation de divulgation, en gros dans l'état actuel de ce projet de loi ils cherchent ce qu'ils veulent sans que personne ne puisse ni s'y opposer ni en avoir connaissance....

avatar oomu | 

ouais ouais "plus tard"...

Mais le désir politicien de contrôler les populations et de connaître leurs activités (financières, immobilières, syndicales, politiques) ne connaît pas de limite.

Le projet reviendra, sans fin, éternellement, que ça soit au niveau de la mairie, du pays, d'une fédération ou l'ONU ! qu'importe la structure, sa taille, sa constitution, qu'elle soit de droAAaate, de gôOOocheuh, de SANGtreeuh, etc.

Les citoyens doivent éternellement rester méfiants des politiciens comme ils doivent l'être des entreprises privés, et d'une exigence totale. N'importe quelle excuse sera utilisée pour ce genre de lois

Demain on nous dira que c'est pour nous protéger des russes qui infiltrent les communications et les esprits... "Wouwouuwouuuuu"

bah.

#LesAlgorithmeuh #LaBoiteNoireuh #FaitesNousConfiaAAAance #MonsieurMitterrandVoiciLesCommunicationsDeVotreEnnemi

avatar koko256 | 

Cela ma rappelle les signatures de certains
"""La CIA nous surveille.
Bombe, terroriste, explosion..."""
On va pouvoir recommencer avec les messageries électroniques.

avatar koko256 | 

Facile
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avatar k2r | 

On se rapproche petit à petit de Minority Report…

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