Très discret depuis son départ de HP, Jon Rubinstein a rejoint le conseil d’administration de Qualcomm. À l’exception du CEO et président Paul Jacobs, Rubinstein est sans doute le membre de ce conseil le plus expérimenté dans le domaine de compétence de Qualcomm, la conception de semi-conducteurs.
Jon Ive et Jon Rubinstein, à une autre époque.
Spécialiste de l’ingénierie matérielle, Rubinstein est un expert de l’architecture RISC, la même que celle utilisée par les puces ARM fabriquées par Qualcomm. Il a ainsi dirigé la conception d’une station NeXT RISC basée sur la première génération de PowerPC (qui n’a jamais vu le jour), fondé puis vendu à Motorola une société spécialisée dans les systèmes PowerPC, et mené le développement des Mac à processeurs PowerPC G3, G4 et G5.
C’est aussi un fin connaisseur de l’industrie du mobile, qui a tant profité à Qualcomm ces dernières années. Sans Rubinstein, l’iPod n’aurait probablement jamais vu le jour : il a recruté son créateur Tony Fadell, découvert son fameux disque dur 1,8 pouce chez Toshiba et eu l’idée d’un écosystème d’accessoires autour du connecteur 30 broches. Il n’a pas été aussi chanceux chez Palm, dont le superbe webOS a été handicapé par de nombreux retards et sabordé par HP.
Rubinstein intègre le conseil d’administration de Qualcomm à un moment où le fondeur peut s’inquiéter de la tendance au low-cost qui favorise ses concurrents asiatiques. Le Taïwanais MediaTek, qui fournit déjà de nombreux fabricants chinois d’appareils à bas coût, a ainsi gagné son premier client japonais avec Sony, et commence à s’intéresser aux marchés européen et américain. Le « parrain de l’iPod » siège aussi au conseil d’administration d’Amazon, qui se développe à marche forcée dans le domaine du mobile… mais pas avec des puces Qualcomm.