L’idée d’un chargeur « universel » pour les appareils électroniques mobiles occupe l’esprit des législateurs européens depuis plus de deux ans. Un vote du Parlement européen ouvre aujourd’hui la voie à ce qu’elle devienne une réalité. Un pas de plus donc, mais le chemin à parcourir reste encore long.
Car si Bernadette Vergnaud, eurodéputée socialiste, se félicite que « les constructeurs auront désormais l’obligation de rendre compatibles [différents appareils] grâce à un chargeur universel », il n’en est rien. Du moins pas pour le moment : le vote du Parlement ne fait rien d’autre que d’autoriser la Commission « à requérir que les téléphones portables et autres appareils mobiles soient compatibles avec un chargeur universel. »
Reste donc à définir ce fameux chargeur universel : selon la Commission, ce sera fait d’ici 2017. Les États membres auront deux ans pour transposer la future règle en droit national, et les fabricants auront un an de plus pour s’y conformer. Bref, le chargeur universel ne sera pas une réalité avant 2020.
Il faudra aussi préciser ce que veut dire « être compatible avec un chargeur universel ». Est-ce que la directive portera uniquement sur les spécifications électriques dudit chargeur, alors que l’industrie s’est déjà auto-régulée en la matière ? Si elle porte aussi sur la connectique, faudra-t-il absolument l’adopter, ou seulement être compatible comme Apple l’est avec le microUSB grâce à un adaptateur ?
Autant de questions auxquelles la Commission n’apportera de réponses définitives que dans plusieurs années. Ce qui laisse le temps à l’industrie de l’électronique mobile d’adopter de tous nouveaux formats… et d’en changer au moins une ou deux fois.